insécurité
froissement au mur de la lézarde
présente menace imperceptible dans l’invariant
équilibre : « le voici immobile… »
le repos se délite et lentement s’effrite
fêlure fissure balafre
tout peut venir dans cet entre deux
l’avarie se propage et s’étend
frissonnant pierre à pierre le mur s’effrite
s’entrouvre soudain peu sûr
car le repère change la visée se déplace
apparition du mouvement fissures disjonctions
or voici que le temps peu à peu se délabre
l’éternité se fend s’entrouvre
il s’écroule et s’écroule et s’efface
annonçant l’avenir rudéral
Enfances
aux parages de l’homme entier
seront les nouvelles naissances
au pied de tout berceau les fées
exorcisant la fatalité des gènes
par l’universalité des héritages
lignage dynastie lignée
tout est de l’homme en l’homme neuf
tout est son apanage
les destin inutile à chaque vie suspend sa course
Sysiphe remonte son rocher
seul patrimoine la vie riche et pleine douaire
de femme à homme toujours se lègue
et libre se capitalise
en d’éternelles jouissances
horizon
ligne trait corde CORDEAU lisière rectitude furtive
fin et limite tendue rigidité RIGIDITÉ barre rature
trait TANGENTE au monde mythe rigide malgré son
étendue ligne raie borne CONFINS diffus clôture
extrême arcane droite étalée étendue immobile ATTENTE
HORIZON
SOLEIL DÉ
VELOPPÉ
Rupture
brisure : une pièce rigide quelqconque un
monde et l’action de forces diverses fêlure
soumission et l’action de forces
diverses extension cassure flexion déchirure
compression rupture telle rancune torsion
elle tout d’abord
résiste tout d’abord mais s’infléchit se
comprime
se tend vers l’aversion
se tord
tout d’abord de son odieuse élasticité puis si
la force augmente si encore
augmente la force cède la pièce coupure et
partagée se
rompt on dit alors : « le
coefficient de résistance est dépassé… »
exécration
doute
il faudra bien
construire au ras des ruines alternative
que leurs mains se prennent car rien
n’est face à la mer bâti
tout peut venir dans son attente hommes
de quelles certitudes
s’élancer
frissonne la ville tremble
chaude débâcle froide défaite
attendre
il faudra bien finir
Enquête
voici le gîte : le lièvre à la muette
et le fauve sens à l’affût
se coulant dans les herbes et chasse
quête tendue patiente lente approche
labyrinthe des sens sentant la peur
clapie là quelque part
lentement des taillis sourd le fauve
odeur âcre de force alentour
se répand allant vers l’autre
terré au clapier fou d’attente
puissance souple d’un fleuve le fauve
ondule s’infiltre s’insinue et çà et là
jaillit menace abrupte
devinant tapie au terrier l’angoisse
voulant l’effroi qui cerne et paralyse
nuit
et maintenant, leur nuit à dire
1.nuit : fruit, ruine, ruisseau de bruits qui chuintent
2.nuit : leurre homogène d’un velours haut tendu
3.nuit : senteur douceâtre, tiédeur amoureuse de formes vagues
4.nuit : telle la ville où lumineux clignote un cœur orange
5.nuit : impulsive, la main suspendue dans son geste
6.nuit : le souvenir feutré comme un busard en fuite
7.nuit : racines térébrantes aux puits de la conscience
8.nuit : par l’aube en elle retenue, le temps inquiet
nos nuits ici s’ébauchent
en est-il d’autres ailleurs
Angoisse
irruption feue du vent sous l’explosion des vagues
effraction du port par les lames
saccage bris déflagrations brasiers d’écume le
mer enfle et rageuse rugit aux
vastes houles blêmes des nuages
sac du port le môle éclate hurle
déflagrations et les coups sinistres de la mer
la grève violée braille la
jetée craque s’étouffe crie flux
et reflux brisent le port écartelé des tenailles du vent
pillage brutal de la mer forçant la passe
forceps des lames disloquant les jetées le môle
hurle rompt éclate déflagrations cris
longues houles blafardes et folles des nuages